Pas que les feux d'artifice
Une centaine d'Ouïgours ont défilé hier jusqu'au palais des Nations pour dénoncer les discriminations dont ils sont victimes en Chine.
Alors que l'ONU examinait hier le respect de la convention des Nations Unies contre le racisme par la Chine, une centaine d'Ouïgours ont manifesté pour attirer l'attention sur les discriminations subies par leur peuple.
En juin dernier, le meurtre de deux membres de leur communauté par des Hans –l'ethnie majoritaire en Chine – les avait amenés à manifester pacifiquement afin qu'une enquête officielle soit effectuée. La violente répression de Pékin qui s'était ensuivie avait conduit à une escalade de la violence entre les deux ethnies. A la suite de ces événements, ce sont dix mille Ouïgours qui auraient été incarcérés, «sans inculpation ni jugement», déclare le World Uyghur Congress (WUC).
«Les discriminations dont notre peuple est victime sont à la fois éducationnelles, culturelles, politiques et économiques», dénonce Dolkun Isa, secrétaire général du WUC. «Nos représentants politiques sont désignés par Pékin, seul le chinois est enseigné dans nos écoles, et les autorités nous interdisent d'aller à la mosquée. De plus, des entreprises chinoises installées dans la région du Xinjiang refusent ouvertement d'engager des Ouïgours», précise-t-il. Raison pour laquelle cette communauté musulmane souhaiterait accéder à une autonomie à laquelle elle n'a droit que sur papier.
Par cette manifestation, les Ouïgours espèrent inciter la communauté internationale à mettre la Chine sous pression. Seule manière d'obtenir un dialogue avec Pékin. Ils souhaitent également que les membres de leur communauté arrêtés soient libérés. D'après Dolkun Isa, la plupart des manifestants présents hier sont eux-mêmes sans nouvelles de leurs proches depuis un mois. A. Z pour Le Courrier