Bacha
© Jean-Paul Neveu
Tout son corps est de jeune fille, sauf les yeux, de femme mûre. Mais ce ne sont pas des yeux, plutôt des forets pour percer la pierre !
Peut-être que, déjà, cette fille en a vraiment fini avec tout ce qu'il fallait voir, et que nul vent printanier, inattendu, soudain, ne pourra plus jamais la troubler.
O nuit profonde, source de mystères infinis, ne peux-tu couvrir ces deux yeux, ne serait-ce qu'une fois ! Ne peux-tu noyer dans l'obscurité sa connaissance aussi cruelle que le soleil de midi, son champ de tous les jours, desséché, calciné !
A celle qui sait tant de choses que nulle surprise ne peut plus l'atteindre, que pouvons-nous dire, nous qui, jusqu'à présent, n'avons rien appris, absolument rien !
Lokenath Bhattacharya
Pour les jeudis en poésie chez les Croqueurs de mots