Ephéméride du 26 avril - Accident à Tchernobyl
1986
Accident à Tchernobyl
Une explosion détruit l'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) en service depuis 1977. 135 000 personnes habitant dans une zone de 30 kilomètres autour de Tchernobyl sont évacués. 15 000 personnes mourront dans les mois qui suivront et les retombées radioactives affecteront la majeure partie de l'Europe.
Ce n'est que lorsque la Suède détectera un taux anormal de radioactivité dans l'atmosphère deux jours plus tard que l'agence Tass donnera des détails de la tragédie; officiellement l'accident nucléaire a tué 50 personnes. La centrale de Tchernobyl a été mise en service en 1977; le nombre de réacteurs a été porté depuis à quatre de 1 000 mégawatts chacun, ce qui a permis en 1985 d'y produire quelque 28 milliards de kilowatts/heure. Ce n'est qu'en 2000 que le président ukrainien Leonid Koutchma mettra fin aux activités de la centrale.
Aujourd'hui, l'OMS et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne reconnaissent comme conséquence directe de l'accident de Tchernobyl que 50 morts d'irradiations aiguës et 4000 cas de cancers de la thyroïde (dont une dizaine seraient aujourd'hui décédés).
Mais selon le Dr Khudoleï, directeur du centre indépendant d'expertise écologique à l'Académie des sciences de Russie, rien qu'en Russie il y aurait aujourd'hui 67 000 morts imputables à Tchernobyl.
Une contamination à large échelle
Une des raisons pour lesquelles il est si difficile de s'accorder sur un bilan humain réside dans le nombre de personnes concernées par l'accident. Car en plus des liquidateurs (les personnes qui sont intervenues sur le site juste après l'accident) et des résidents des territoires fortement contaminés, des millions de personnes ont été exposées à de faibles doses de rayonnement. En effet, après l'explosion de la centrale, le nuage radioactif s'est déplacé au gré du vent. On estime aujourd'hui qu'il a recouvert près de 40% de l'Europe.
Or, même une faible dose de rayonnement semble induire une augmentation du risque de cancer. Selon une récente étude menée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le « fardeau » lié à Tchernobyl en Europe pourrait s'élever à plus de 40 000 cancers, dont 16 000 pourraient être mortels d'ici 2065. Plus de la moitié devrait survenir en Biélorussie, en Ukraine et dans les territoires les plus contaminés de la Russie.
Seule certitude : la catastrophe continue
Une autre raison pour laquelle il est impossible de dresser un état des lieux définitif de l'accident est que Tchernobyl continue à contaminer de nouvelles personnes.
En effet, certains radioéléments échappés de Tchernobyl sont toujours actifs. Parmi eux, le césium 137, considéré comme l'un des plus nocifs, possède une demi-vie d'environ trente ans.
Conséquence : 5 millions de Biélorusses et d'Ukrainiens vivent encore dans des territoires contaminés à plus de 37 kBq/m² et 400 000 d'entre eux sont exposés à des doses dépassant 555 kBq/m² (en France, la contamination des sols est en moyenne de 3 à 4 kBq/m²). En outre, en plus d'une contamination externe, il existe aussi une contamination interne, via les aliments. Par exemple, 15% du lait contrôlé en Biélorussie dépasse le niveau autorisé en césium 137.
Enfin, comme l'explique le Dr. Okeanov, les rayonnements créent une instabilité génétique qui pourrait continuer à s'exprimer dans les générations à venir. En effet, des études* portant sur les enfants nés après l'accident de Tchernobyl de parents contaminés ont montré un taux de mutations de leur ADN deux fois plus élevé que la moyenne. Par ailleurs, d'autres études sur des rongeurs ont également révélé que ces mutations se compliquaient et s'aggravaient au fil des générations. Le bilan de Tchernobyl est donc loin d'être clos…
Et un excellent site où vous saurez tout http://www.dissident-media.org/infonucleaire/special_tcherno.html
Une ville fantôme
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A la suite de Dany pour les éphémérides de cette semaine