James le pinceau
Ce matin-là James n'était pas disposé à travailler. Contrairement à ses habitudes il n'était pas venu me réveiller en me lèchant le nombril. Pour tout dire, il n'avait même pas dormi à mes côtés. Je crois que cette nuit-là, James avait rêvé de réalité.
Depuis et ce matin encore, il me fait la tête, boude dans son coin, et même, quand je m'approche, on dirait qu'il se raidit de colère. C'est sûr, il ne veut pas que je le prenne en main.
Il semble tout désorienté. Parfois il hurle à la mort ou alors il piaffe.
Je suis inquiète, et s'il n'aimait plus le rouge ??
C'est une histoire à dormir debout, sans queue ni tête.
Peut-être que si je le menaçais de l'emmener "consulter", il cesserait ? mais il n'a pas l'air impressionné plus que ça.
J'ai envie de le traiter de dégénéré. Pire encore, de médiocre !
En tous cas, il joue avec le feu parce que de gré ou de force, je l'obligerai à revenir au surréalisme, voire à l'art brut car il est hors de question qu'on tombe dans la nature morte!
James, je te le dis, c'est pour ton bien, reviens au rêve !
Un pinceau, c'est tout !
Pour le casse-tête, "Nature insolite" chez Sherry.