Sita
Ahmedabad
J'entends encore le froissement de ton sari de soie, tes bracelets innombrables, multicolores, qui s'entrechoquent, l'air que ta mère chante en agrandissant tes yeux au khôl, les rires des autres femmes dessinant des arabesques sur tes mains.
Et moi, couchée à plat sur le sol, je dessine un saule et un papillon bleu.
Tu voulais un arbre et quelque chose qui vole. Peut-être pour garder un peu les ailes de l'insouciance ?
Imagine-t-elle les paysages lointains de l'Europe, où des scènes d'amour inconnues s'ébauchent sous des feuillages ?
Les plaines vastes lui sont-elles apparues, les sapins éternellement frissonnants, et les solitudes immenses où la neige tombe sans fin ?
C'est le jour de son mariage, elle est belle.
I.
Merci à ff d'avoir si bien accompagné ce texte en faisant cette magnifique toile où je retrouve l'ambiance, les couleurs, la grâce et la beauté des femmes où seules les odeurs d'épices et d'encens manquent.