Start
Partie à l'arrache dans une de ces villes qui coûte cher au Monopoly, j'ai voulu la tester hors du contexte du travail, c.-à.-d. sans hôtel ouatiné réservé trois mois à l'avance ni rendez-vous et soirées programmées.
Dans le train, première surprise, un président, conseillé national de son état, était là, assis tranquillement à lire ses journaux.
L'avantage c'est qu'il est un ami et ensemble nous avons fait un bout de chemin. Lui, retournait à Berne rechercher quelques affaires oubliées dans son appartement près du palais fédéral.
Nous avons parlés d'amis et d'ennemis communs. Quelques bruits de couloirs plus loin, nous avons évoqué nos visions respectives de l'avenir. Les siennes étant largement plus optimistes que les miennes, j'ai opté pour une écoute active, histoire de me remonter le moral, que j'ai finalement assez bas en hiver quand il fait froid.
J'appris aussi avec bonheur qu'il avait dû galérer comme tout un chacun pour obtenir son nouveau logement principal.
Le pouvoir ne l'avait pas rendu tout puissant. Ni même impérieux. Chose que je lui fis remarquer, tant il n'avait pas changé.
Par la vitre les paysages et les gares défilaient, visions furtives trépassées l'instant d'après. Aucun romantisme possible à cette vitesse.
Aux rares arrêts, du haut de mon deuxième étage, je guettais ces visages inconnus qui pour la plupart me paraissait tendus. L'effet fête ?
L'un tirait la langue. L'autre, cernée de toutes parts, yeux et accessoirement, de bagages, semblait à bout de nerfs.
Des couples, des parents bardés d'ados traînant. Tous avaient l'air éreintés.
Secrètement j'espérais que c'était les quais de gares qui déprimaient pareillement et pas les vacances forcées de ces personnes habituellement séparées par les diverses occupations individuelles.
Arrivée à destination, j'entrepris de chercher un logement.
Aprés la visite d'une chambre aux dimensions extravagantes mais malodorante, je décidais de chercher ailleurs. Mal m'en a pris, car tout était complet et c'est dans un dortoir que j'ai fini la nuit. Avec deux japonais, dont un qui ronflait très lourdement. Il dormait déjà quand je suis rentrée dans la nuit et après une tentative d'endormissement, j'émigrais dans le couloir, matelas sous le bras.
Heureusement, plus tôt, dans la zone boboalternativosoisdisantculturelle j'avais éclusé pas mal de shot, ceux qui réchauffe par temps glacial et qui engourdissent les membres, sinon je lui aurait fait manger son traversin.
Le lendemain, j'ai déjeuné dans la maison du père Noël, fait du shopping excessivement et visité un grand musée.
Comme au Monopoly, j'ai taxé au passage. Là je suis à nouveau sur le Start, demain, je repars pour un tour mais l'endroit où je vais n'est pas dans le jeu, il est beaucoup plus merveilleux.
Bonne année à tous!